Quand la dentisterie conventionnelle fait échec, un des derniers remparts contre l’édentement est, depuis les recherches et développement de P.I. Bränemark et ses équipes il y plus d’une trentaine d’années, une prothèse portée ou stabilisée par des implants. Le handicap se trouve ainsi contourné. Les bénéfices de ces techniques pour les patients n’est plus discuté. Mais la littérature est unanime : le volume osseux péri-implantaire est un des facteurs clé de la stabilité à long terme de ces thérapeutiques. Il doit faire un minimum de 2 mm d’épaisseur, ce qui n’est pas toujours le cas avant l’implantation.
Comment pallier cela ? La gestion de l’alvéole post-extractionnelle et la régénération osseuse guidée sont des techniques proposées afin de limiter ou compenser la sévérité des déficits tissulaires. Mais il faut d’abord comprendre pourquoi l’os est trop fin. Plusieurs causes à cela. Certaines ne sont pas contrôlables a priori : finesse anatomique, traumatisme, destruction de l’alvéole suite à une infection. D’autres peuvent mieux être anticipées : lyse osseuse parodontale, lyse osseuse alvéolaire suite à une extraction.
L’anticipation de cette lyse osseuse est importante. Meilleure elle est, moins on aura recours à des techniques complexes, moins nos traitements seront invasifs, et supérieur sera le taux de succès. Lors de ces travaux pratiques, on ne traitera bien sûr pas de l’anticipation de la lyse osseuse due à une maladie parodontale : il est évident qu’il faut stabiliser celle-ci, si elle est présente, avant toute chirurgie, et que seuls les patients avec une bonne hygiène buccale sont qualifiés pour ces interventions.
Par contre, le sujet important de la préservation alvéolaire sera abordé. Il est indissociable de la régénération osseuse guidée dans la mesure où la finalité est avant tout de rendre les pratiques plus simples, plus sûres, et plus prédictibles. Des techniques simples et reproductibles de gestion de l’alvéole seront enseignées sur des modèles simulant une alvéole d’extraction, avec les mêmes biomatériaux, instruments et sutures que nous utilisons dans nos cabinets.
Concernant la régénération osseuse guidée, les études des années 90 à 2000 révèlent des gains volumiques osseux relativement limités en épaisseur, de 2 à 3 mm. Des évolutions techniques récentes ont permis de potentialiser ces thérapeutiques, dont un des avantages majeurs est d’être malgré tout relativement peu invasives. Les gains moyens atteignent plus de 6 mm en épaisseur.