Objectifs :
- Comprendre les mécanismes des sensibilités post-opératoires
- Connaître les moyens pour éviter ou limiter la survenue des sensibilités post-opératoires
- Connaître la prise en charge des sensibilités post-opératoires
Responsable scientifique :
Marion Lucchini
Intervenants :
Nicolas Lehmann
Résumé :
Tandis qu’un collage efficace aux tissus dentaires apparaît garanti in vitro et in vivo, une telle fiabilité n’est pourtant pas toujours rencontrée en pratique clinique. Cette observation est, dans une certaine mesure, confirmée par une incidence faible mais constante de sensibilités dentinaires rapportée après placement de restaurations adhésives. Heureusement, ces réactions, sont en général, mineures et réversibles ; certaines, cependant, sont plus prononcées. L’intensité de la réponse pulpaire aux procédures de collage et de restauration est modulée par différents facteurs. Le premier d’entre eux est sans doute en relation avec la nature physiologique de la dentine et de la pulpe. La capacité des résines à mouiller les surfaces dentinaires, à résister aux contraintes dues à la polymérisation et à sceller la restauration est, dans tous les cas, un facteur additionnel affectant la réponse pulpaire.
Ces phénomènes de sensibilités post-opératoires ne sont pas spécifiques aux restaurations adhésives directes. Elles se rencontrent également après collage d’une restauration indirecte.
Ces sensibilités s’expliquent par la mise à nu d’une surface plus ou moins importante de dentine et l’ouverture d’un très grand nombre de tubuli dentinaires lors des préparations dentaires. Les tubuli sont des voies particulièrement propices à l’invasion bactérienne. Leur variation de pression interne est source de douleur, d’irritation et d’inflammation. De plus, la phase de temporisation qui s’écoule entre la fin d’une préparation sur dent vitale et la mise en place permanente de la restauration indirecte semble une période critique pour la préservation de la santé pulpaire. Au cours des différentes séquences de l’élaboration prothétique suivant la préparation, le complexe pulpo-dentinaire peut, en effet, subir des agressions de nature physique, mécanique, chimique ou microbiologique en cas d’exposition de la dent préparée à l’environnement buccal.
Tout praticien doit être particulièrement vigilant pour préserver le bon état de santé pulpaire des dents qu’il prépare jusqu’à l’assemblage de la restauration. C’est la condition du respect de la physiologie de la dent, de son potentiel de défense par la dentinogenèse face à une agression, de la conservation de ses caractéristiques rhéologiques qui assurent sa résistance fonctionnelle et ses propriétés d’usage.
Cette conférence se propose de faire le point sur les mécanismes des sensibilités dentinaires post-opératoires et les moyens disponibles pour tenter de diminuer les complications pulpaires après la mise en place d’une restauration directe ou indirecte.