« Si tu ne veux pas de complications, n’opère pas. » Un adage entendu et répété ad nauseam dans les couloirs de la chirurgie. (Santé et Science, Extrait du Pr David Fortin, Les saisons du cerveau, Le chemin de vie vu par un neurochirurgien, édition Trécarré, 224 p).
Si la réponse à cette question vous parait simple, c’est que les techniques chirurgicales pour gérer une complication survenant lors d’un geste de chirurgie orale n’ont pas de secret pour vous ! Si au contraire les complications représentent pour vous une source de stress, alors nous vous invitons pendant 1 heure à découvrir à travers différents cas cliniques les techniques à mettre en œuvre.
En 2023, 31 déclarations faites auprès d’une compagnie d’assurance concernaient une complication chirurgicale. Cela représente 5,78% des actes bucco-dentaires hors implantologie. En s’attardant uniquement sur les complications chirurgicales en implantologie, celles-ci représentent 40 % de l’ensemble des actes d’implantologie. Dans la majorité des cas, les complications déclarées sont liées à un défaut ou à une insuffisance de prise en charge de l’incident.
-  Connaitre son patient : Un impératif pour éviter une complication.
Il est indispensable de réaliser un interrogatoire et un questionnaire médical précis afin d’identifier les patients « à risque ». Il permet d’informer le patient sur les risques normalement prévisibles et donner les conseils pré et postopératoires. Malgré une chirurgie bien menée, il peut survenir une complication survienne en per-opératoire ou en post- opératoire.
- Extraire une première ou deuxième molaire maxillaire : un geste en apparence simple mais que faire en cas de proximité sinusienne ?
La communication bucco-sinusienne (CBS) survient dans 3,8 à 13 % des cas selon les auteurs, elle peut être immédiate (per-opératoire) ou établie (post-opératoire). La CBS peut se situer au niveau vestibulaire, alvéolaire ou palatin lorsque la racine est en position intra- sinusienne. Supérieure à 3 mm, la CBS ne se refermera pas toute seule et entraînera une sinusite dans 90 % des cas après 2 semaines. Il est donc nécessaire de réaliser sa fermeture pour éviter une surinfection et assurer une étanchéité du site. Il faudra procéder au curetage de la zone et en régulariser les berges. En fonction du diamètre et du siège de la CBS, le chirurgien-dentiste peut utiliser une fermeture par lambeau de translation vestibulaire (plastie par volet trapézoïdale), par lambeau de translation palatine (plastie par volet conjonctif) ou encore par plastie par prélèvement du corps adipeux de la joue. Ces différentes techniques offrent de bons résultats et des suites opératoires simples. Un traitement médicamenteux complémentaire est mis en place (antibiothérapie, antalgique et antiseptique).