Focus L’Essentiel E105 / Médecine et chirurgie orales

Gérer les complications en chirurgie orale : est-ce si compliqué ?

Samedi 29 novembre – 11h-12h
Responsable scientifique : Romy Makhoul
Conférenciers : Thomas Bridonneau

« Si tu ne veux pas de complications, n’opère pas. » Un adage entendu et répété ad nauseam dans les couloirs de la chirurgie. (Santé et Science, Extrait du Pr David Fortin, Les saisons du cerveau, Le chemin de vie vu par un neurochirurgien, édition Trécarré, 224 p).

Si la réponse à cette question vous parait simple, c’est que les techniques chirurgicales pour gérer une complication survenant lors d’un geste de chirurgie orale n’ont pas de secret pour vous ! Si au contraire les complications représentent pour vous une source de stress, alors nous vous invitons pendant 1 heure à découvrir à travers différents cas cliniques les techniques à mettre en œuvre.

En 2023, 31 déclarations faites auprès d’une compagnie d’assurance concernaient une complication chirurgicale. Cela représente 5,78% des actes bucco-dentaires hors implantologie. En s’attardant uniquement sur les complications chirurgicales en implantologie, celles-ci représentent 40 % de l’ensemble des actes d’implantologie. Dans la majorité des cas, les complications déclarées sont liées à un défaut ou à une insuffisance de prise en charge de l’incident.

  •  Connaitre son patient : Un impératif pour éviter une complication.

Il est indispensable de réaliser un interrogatoire et un questionnaire médical précis afin d’identifier les patients « à risque ». Il permet d’informer le patient sur les risques normalement prévisibles et donner les conseils pré et postopératoires. Malgré une chirurgie bien menée, il peut survenir une complication survienne en per-opératoire ou en post- opératoire.

  • Extraire une première ou deuxième molaire maxillaire : un geste en apparence simple mais que faire en cas de proximité sinusienne ?

La communication bucco-sinusienne (CBS) survient dans 3,8 à 13 % des cas selon les auteurs, elle peut être immédiate (per-opératoire) ou établie (post-opératoire). La CBS peut se situer au niveau vestibulaire, alvéolaire ou palatin lorsque la racine est en position intra- sinusienne. Supérieure à 3 mm, la CBS ne se refermera pas toute seule et entraînera une sinusite dans 90 % des cas après 2 semaines. Il est donc nécessaire de réaliser sa fermeture pour éviter une surinfection et assurer une étanchéité du site. Il faudra procéder au curetage de la zone et en régulariser les berges. En fonction du diamètre et du siège de la CBS, le chirurgien-dentiste peut utiliser une fermeture par lambeau de translation vestibulaire (plastie par volet trapézoïdale), par lambeau de translation palatine (plastie par volet conjonctif) ou encore par plastie par prélèvement du corps adipeux de la joue. Ces différentes techniques offrent de bons résultats et des suites opératoires simples. Un traitement médicamenteux complémentaire est mis en place (antibiothérapie, antalgique et antiseptique).

Communication bucco-sinusienne (CBS)

Projection d’une dent dans le sinus

  • Ça saigne Docteur!

Une hémorragie qui survient en per ou post opératoire doit être gérée rapidement. Faut-il réaliser une reprise chirurgicale de manière systématique ou se limiter à la prescription d’un médicament antihémorragique ?

  • Une suite post opératoire immédiate simple qui se transforme en une infection 15 jours après la chirurgie : comment assurer une prise en charge ?

La gestion des complications infectieuses passe par une utilisation raisonnée de l’antibiothérapie. En l’absence d’allergie, l’amoxicilline reste la molécule de choix. En cas de complication sinusienne, l’association amoxicilline-acide clavulanique doit être privilégiée. Quand cela est nécessaire, il est primordial d’associer un curetage complémentaire du site opératoire pour permettre une cicatrisation optimale.

Les complications en chirurgie orale restent rares mais ne doivent pas être méconnues.
Retrouvez-nous le samedi 29 novembre pour discuter et échanger autour de cette problématique. Notre objectif est simple : démystifier la gestion des complications.

Hémorragie

Bibliographie

  • Chirurgiens-dentistes : les motifs de réclamations des patients en 2023. 29.09.2022 . Disponible en ligne.
    https://www.macsf.fr/le-risque-des-professionnels-de-sante-en-2023/risque-des-professions-de-sante/c/chirurgiens-dentistes
  • Scattarella & Al. Treatment of oroantral fistula with autologus bone graft anD application of a non-resorbable membrane. International Journal of Médical Sciences. 2010; 7(5): 267-27).
  • Haas & al. A preliminary study of monocortical bone grafs for oroantral fistula closure. Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol Endod 2003;96: 263-6.
  • Khoury F. The bony lid approach in pre-implant and implant surgery: a prospective study. Eur J Oral Implantol. 2013;6(4):375–84.
  • Hanser T, Doliveux R. MicroSaw and Piezosurgery in Harvesting Mandibular Bone Blocks from the Retromolar Region: A Randomized Split- Mouth Prospective Clinical Trial. Int J Oral Maxillofac Implants. 2018 Apr;33(2):365–72

Gérer les complications en chirurgie orale : est-ce si compliqué ?

Séance L’Essentiel E105
Samedi 29 novembre – 11h-12h

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