La respiration nasale est bien plus qu’un simple réflexe vital : elle constitue le socle du développement harmonieux de l’enfant, de son visage, de sa santé générale et même de ses capacités cognitives. Pourtant, trop d’enfants respirent par la bouche sans que cela n’alerte suffisamment. Les conséquences de cette ventilation buccale sont multiples : troubles du sommeil, difficultés d’apprentissage, dysmorphoses faciales, infections ORL à répétition… et parfois même des complications cardiovasculaires à l’âge adulte.
Face à cette problématique de santé publique, notre séance pluridisciplinaire a un objectif clair : montrer que bien respirer par le nez, dès l’enfance, change tout.
Une problématique globale aux conséquences durables
La ventilation buccale chronique ne se limite pas à une « mauvaise habitude ». Elle affecte la qualité du sommeil : ronflements, apnées, hypoxie cérébrale et énurésie nocturne sont fréquents. Les répercussions neurocognitives sont majeures : troubles de la mémoire, déficit d’attention, difficultés scolaires, hyperactivité. Elle perturbe aussi l’alimentation, en raison d’une coordination altérée des muscles oro-faciaux, d’une perte de goût et d’odorat ou encore d’une déglutition atypique.
Les répercussions ne s’arrêtent pas là : infections ORL récurrentes, hypertrophie amygdalienne, troubles du langage, sécheresse buccale, asthme, eczéma… Autant de signes qui, s’ils ne sont pas dépistés, peuvent se transformer en cercle vicieux d’obstruction et de désadaptations fonctionnelles. À l’âge adulte, le risque d’hypertension ou de troubles du rythme cardiaque s’accroît.
Le rôle pivot du chirurgien-dentiste
Souvent premier professionnel de santé à examiner l’enfant de près sur le plan oro-facial, le chirurgien-dentiste joue un rôle clé dans le dépistage. Dès la première consultation, recommandée à un an, l’interrogatoire et l’examen clinique permettent d’identifier les signes précoces : respiration buccale, hypotonie linguale, lèvres entrouvertes, bavage, troubles de la mastication, ronflement, dysmorphoses naissantes.
À partir de ces observations, il peut orienter efficacement l’enfant vers les intervenants appropriés : orthodontistes, kinésithérapeutes, pédiatres, ORL ou orthophonistes. Ce rôle de coordination est déterminant pour instaurer un parcours de soins cohérent et éviter les errances.