Focus séance B14 – Odontologie restauratrice

Réussir ses facettes en toute sérénité

Séance B14 – Démonstration sur patient
Mercredi 27 novembre – 14h-17h
Responsable scientifique : Romain Ceinos
Opérateur: Clara Pujadas   Conférencier: Jean-François Lasserre   Assistante: Virginie Orioli

La réalisation des facettes en céramique est devenue une pratique courante en omnipratique Fig.1.

Cependant, certaines préoccupations persistent quant aux designs périphériques, aux méthodes de temporisation et aux techniques de collage les plus efficaces. Cette journée sous la forme d’un cycle de formation complet combine des rappels théoriques succincts avec une séance de travaux pratiques suivis d’une démonstration clinique en direct. Elle est spécialement conçue pour dissiper vos dernières appréhensions concernant les facettes en céramique collées.

Fig.1 : Les céramiques au disilicate de lithium se sont imposées dans une très grande majorité de cas, du fait de leur très bonne résistance à la propagation des fissures (ténacité), excellente aptitude au collage et à la gestion optimale de la problématique optique de translucidité/opacité ; ici illustré en technique de pressée d’e.max Ivoclar (documentation D. Crescenzo).

Les préparations pour facettes

“Il n’y a pas de vents favorables pour celui qui ne sait pas où il va“ — Sénèque

Le respect de l’émail lors des préparations est un point fondamental car le collage à l’émail est de loin le plus pérenne. Pour garantir le respect tissulaire, la prévisualisation des morphologies finales à l’aide d’un masque esthétique, le mock-up en résine, à travers lequel la préparation sera calibrée, est une étape indispensable Fig.2a et 2b.

Fig. 2a : Le rainurage vertical à l’aide d’une fraise boule diamantée 6801 314 014 (Komet) au travers du masque permet de n’enlever que l’émail strictement nécessaire (zones hachurées de bleu).

Fig. 2b :  La calibration peut de même être obtenu par rainurage horizontale selon différents axes à l’aide d’une fraise tri-plots 868A.314.018 VPE 1 (Komet) en respectant l’aspect curviligne coronaire

Le design périphérique des préparations peut varier considérablement en fonction du délabrement coronaire initial (usure, obturations composites), de l’existence de dyschromies (fluoroses, dyschromies au tétracyclines) ou d’anomalies amélaires (MIH, amélogénèses Imparfaites). Il doit être raisonné en fonction de la nécessité ou non de préparer le point de contact proximal, de masquer le joint de collage dans les zones d’embrasures proximales, de recouvrir ou non le bord incisif, et de positionner la limite cervicale en supra-gingival ou parfois en intra-sulculaire Fig.3. Dans tous, les cas les formes doivent être progressives, polies et sans angles vifs.

Fig. 3 :  Le design proximal de finition adopte deux aspects (documentation FUSION QI 2020) :

  • une forme en « hélice » lorsque le point de contact proximal n’est pas préparé dans la réalisation par exemples de facette simple ou de facette en finition Butt Margin.
  • une forme en « toboggan » lorsque le point de contact proximal est partiellement ou totalement préparé
  • par exemple dans le cas de facettes à retour

L’empreinte

Qu’elle soit surfacique ou numérique, elle doit s’appliquer à parfaitement enregistrer les zones d’embrasures proximales où la céramique s’engage parfois profondément, en particulier dans la préparation des dents triangulaires Fig.4. L’objectif est de masquer le plus possible le joint céramique/dent relativement visible avec des facettes en disilicate de lithium.

Fig. 4 : Les facettes antérieures recherchent souvent la fermeture des triangles noirs proximaux peu esthétiques en particulier dans les typologies triangulaires où le point de contact est très bas situé (image de gauche). En empreinte surfacique une astuce consiste à combler la contre embrasure linguale à l’aide de digue liquide photo- polymérisable (en bleue sur l’image de gauche) afin de retirer les papilles proximales de silicone sans les déchirer. Dans cette configuration les facettes antérieures prennent l’allure de « facettes trois faces » (image de droite).

 

La temporisation

La méthode de temporisation la plus courante pour une durée courte consiste à injecter une résine bis-acryl dans une clef en silicone putty, réalisée à partir de la duplication du projet esthétique Fig.5a-d. Pour limiter les agressions gingivales, il est essentiel d’éliminer les compressions de résine sur les papilles proximales à l’aide d’une micro-fraise flamme (ou de placer du téflon dans ces zones avant l’auto-moulage). Afin de minimiser le risque de décollement des facettes provisoires, un spot central d’acide orthophosphorique est appliqué au centre de la préparation, en l’absence d’adhésif.

Fig. 5 : La technique la plus simple de temporisation est la suivante :

5a. un auto-moulage est réalisé à partir du projet prothétique avec une clef en silicone putty

5b. les surfaces dentaires sont mordancées en leur centre par un point d’acide orthophosphorique

5c. la clef chargée en résine bis-acryl est repositionnée sur les préparations

5d. l’ensemble des limites gingivales sont soigneusement ébarbées des excès de résine.

L’assemblage

L’isolation et le collage sont souvent les étapes les plus redoutées par les praticiens. Si l’utilisation d’un champ opératoire étanche avec une digue fait l’unanimité Fig.6, les protocoles de prétraitement des surfaces céramiques et amélo-dentinaires, ainsi que le choix des composites de collage, peuvent varier considérablement d’un enseignement à l’autre. En conséquence, de nombreux praticiens se sentent perdus. D’un point de vue scientifique, il est recommandé d’adopter un composite d’assemblage flow dual ou photo-polymérisable, selon l’épaisseur de la facette. Pour les céramiques en disilicate de lithium, le prétraitement le plus validé par la littérature inclut Fig.7 l’application :

  • d’un gel d’acide fluorhydrique pendant 20s
  • d’un gel d’acide orthophosphorique pendant 120s afin de supprimer les « résidus blancs »
  • d’une fine couche de silane dont le temps d’action sera de 60-90s

Fig. 6 : L’isolation sous champ opératoire de type digue de caoutchouc constitue la barrière la plus sûre pour éviter la contamination hydrique/salivaire lors de l’assemblage de la facette et permet d’objectiver les limites de préparation.

Fig. 7 : Les 3 étapes du prétraitement surfacique céramique pour le collage avec une facette au disilicate de lithium.

À l’issue de cette journée, épaulez par une équipe d’experts, vous serez en mesure de maitriser vos préparations et le collage de vos facettes Fig.8. L’objectif est de parfaire ou modifier certaines de vos pratiques pour adopter des protocoles cliniques plus simples et mieux validés scientifiquement.

Fig. 8 : La réalisation de facettes en céramique collée venant parfaitement s’intégrer dans le sourire ne peut pas être le fruit du hasard mais la conjoncture de protocoles cliniques reproductibles et d’une communication sans faille avec le céramiste (DT : Gilles Philip).

Références bibliographiques

  1. Magne P, Belser U. Biomimetic Restorative Dentistry. Quintessence Int. Publishing 2022
  2. Lasserre JF. Fusion. L’art et la nature dans les restaurations céramiques. Paris : Quintessence Int. Publishing, 2020.
  3. Koubi S. Facettes en céramique : 20 recettes pour réussir. Quintessence Int. Publishing 2019
  4. Ceinos R, Attal JP, Marslen L, Griet M, François P, Dursun E. Restaurations indirectes antérieures : facette et cantilever. Protocole de collage et recommandations cliniques. Clinic 2023;44(424):247-261.

Réussir ses facettes en toute sérénité

Séance B14 – Démonstration télévisée en direct sur patient
Mercredi 27 novembre – 14h-17h

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